dimanche 30 octobre 2011

Cinquième Colloque de l’AFEM (novembre 2011, Tunisie)

Le prochain colloque de l’Association Francophone d’Ecologie Microbienne (AFEM) sera organisé du 14 au 16 novembre 2011 en Tunisie à Hammamet à l’Hôtel Riu Marco Polo (http://www.riu.com/fr/Paises/tunisie/hammamet/clubhotel-riu-marco-polo/index.jsp). Ce cinquième colloque de l’AFEM sera l’occasion de réunir chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et post-doctorants en vue de favoriser les échanges scientifiques de notre communauté.


L’arrivée des participants est prévue le dimanche 13 novembre 2011 avec un départ prévu le mercredi 16 novembre 2011 après-midi. Les tarifs seront de : 350 € pour les institutionnels (permanents) et de 300 € pour les étudiants européens. Ils seront de : 350 DT pour les institutionnels (permanents) et de 300 DT pour les étudiants non-européens. Ces frais d’inscription couvriront tous les frais afférents à l’organisation du congrès, le repas de gala et le séjour de 3 nuitées en ALL INCLUSIVE. Un transport par bus entre l’aéroport de Tunis-Carthage et l’hôtel est également prévu. Il est à noter que les personnes désireuses de se rendre avant ou de rester après le congrès à l’hôtel Riu, bénéficieront de prix négociés.

L’assemblée générale du CA de l’AFEM aura lieu le mardi 15 novembre au soir (19 h à 20 h) avant le repas de gala. Un visa n’est pas nécessaire pour les ressortissants européens mais la possession d’un passeport en cours de validité est obligatoire. L’ensemble des informations (e.g. date limite d’inscription avant majoration des frais d’inscription) ainsi que les modalités d’inscription au Colloque sont en ligne sur le site de l’Association Tunisienne de Biotechnologie (ATBIOTECH). Sur ce site, vous trouverez les fiches d’inscription téléchargeables pour les participants européens.

Les doctorants et jeunes chercheurs français qui ont l’intention de participer à ce congrès de l’AFEM organisé en Tunisie pourront bénéficier d’une aide financière du CNRS-INSU, action Ecosphère Continentale et Côtière (EC2CO) , qui leur permettra de couvrir une partie de leurs frais d’inscription et/ou de voyage. Pour toute demande d’aide financière il vous est demandé de compléter le formulaire téléchargeable et de l’envoyer par courrier électronique à Patricia Bonin (patricia.bonin@univmed.fr).

5 sessions seront programmées sur 2 jours et demi du 14 au 16 novembre 2011. Dans un premier temps, 7 sessions pour la soumission des résumés sont proposées. En fonction des résumés reçus et des thématiques des présentations proposées, 5 sessions seront retenues par le comité scientifique franco-tunisien qui se réunira en juin-juillet 2011 :

Sessions : 1-Cycles biogéochimiques, modélisation, échantillonnage, changement d’échelle ; 2-Environnement, aliments et santé ; 3-Les environnements extrêmes ; 4-Biorémédiation appliquée à l’environnement ; 5-Interactions biotiques ; 6-Réponse adaptative ; 7-Biodiversité et évolution ;

Le résumé proposé par les participants à ce congrès sera rédigé en français et ne devra pas dépasser une page, soit 250 mots et 5 références au maximum. La police est Palatino 12 avec des marges de 2,5 cm au format Word 97-2003 « .doc » (≠docx). (voir modèle de résumé téléchargeable). Les résumés seront à transmettre à Jean-Claude Bertrand (jean-claude.bertrand@univmed.fr) et Bernard Ollivier (bernard.ollivier@univmed.fr). Date limite de soumission : 1 juin 2011.

Comité scientifique (France) : Jean-Claude BERTRAND (Université de la Méditerranée), Bernard OLLIVIER (IRD), Philippe CUNY (Université de la Méditerranée), Télésphore SIME-NGANDO (Université de Clermont-Ferrand), Philippe NORMAND (Université Claude Bernard, Lyon), Philippe BERTIN (Université Louis Pasteur, Strasbourg), Laurent TOFFIN (Ifremer).

Comité scientifique (Tunisie) : Mahjoub AOUNI (Faculté Pharmacie, Monastir), Samir BEJAR (CBS, Sfax), Abdellatif BOUDABOUS (Fac. Sci., Univ. de Tunis), Ameur CHERIF (Inst. Sup. Biotechnol. Sidi Thabet), Moktar HAMDI (INSAT, Tunis), Moez JEBARA (CBBC, Borjcedria), Sami SAYADI (CBS, Sfax).

Comité d’organisation local : Didier ALAZARD (IRD), Hassib BOUALLAGUI (INSAT, Tunis), Mohamed CHAMKHA (CBS, Sfax), Hana GANOUN (ISBAT, Tunis), Fatma KARRAY (CBS, Sfax), Maher KTARI (ISBE, Borjcedria), Imen OUZARI (ESIAT, Tunis).

mardi 25 octobre 2011

Encore 10 ans pour stabiliser le climat

Une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que les climatologues ont bien raison lorsqu’ils proclament que le climat se réchauffe. Deux années durant, une dizaine de climatologues, statisticiens et physiciens américains (dont le prix Nobel 2011, Saul Perlmutter) ont compilé 1,6 milliard de relevés de température de surface produits (parfois depuis 1800) par 39.000 stations météo réparties sur la planète. Jouant le jeu jusqu’au bout, les membres du Berkeley Earth Surface Temperature (Best) ont aussi pris en compte certaines des critiques lancées par les climato-sceptiques, comme le fait que la chaleur produite par les agglomérations pouvaient biaiser les relevés de température ou que certaines stations ne produisaient que des données de piètre qualité.
Résultat de ce travail d’Hercule: les températures de surface s’échauffent bien et dans les mêmes proportions que ce qu’on déjà montré les études reprises par le Giec[1].


En gros, la température moyenne a grimpé de 1°C depuis un demi-siècle. «Notre plus grande surprise, avoue Richard Muller (université de Californie), le coordonateur du programme, c’est que malgré la prise en compte des biais potentiels suggérés par les sceptiques, nous trouvons des résultats très proches de ceux produits, avec moins de données, par les précédentes équipes américaines et britanniques.»

Autre détail: l’étude a, en partie, été financée par Bill Gates, mais surtout par la fondation Charles Koch, un milliardaire américain connu pour ne pas croire à la réalité des changements climatiques.

Non encore publiée dans une revue à comité de lecture, l’étude devrait être prochainement complétée par un méticuleux épluchage des relevés des températures marines. Ce qui permettra de disposer d’un audit global et indépendant du Global Warming.

La mauvaise nouvelle est que le changement climatique ne sera pas facile à maîtriser, si l’on en croit une étude, publiée le 23 octobre par Nature Climate Change. Réalisée par une équipe européenne, elle estime qu’il faudrait stabiliser (avant de les réduire massivement) nos émissions à 44 milliards de tonnes équivalent CO2 d’ici 2020 pour avoir de bonnes chances de limiter à 2°C le réchauffement climatique: objectif politique fixé lors du sommet de Copenhague.

En 2050, nos émissions collectives ne devraient pas dépasser les 20 Mdt équivalent CO2. Ce qui n’est pas gagné. L’an passé, les rejets anthropiques de gaz à effet de serre ont atteint les 48 Mdt. Et sans réel effort immédiat de réduction de notre empreinte carbone, ils devraient atteindre les 56 Mdt équivalent CO2 en 2020. Très loin de la tendance à suivre.

Egalement mise en ligne, dimanche, par Nature Climate Change, une étude britannique souligne qu’au rythme actuel d’émission, les 2°C pourraient être atteints entre 2040 et 2060, et non 2100, comme espéré par les congressistes de Copenhague.

[1] Giec : Groupe international d'experts sur le climat

lundi 24 octobre 2011

Sept milliards d'habitants: quelles pressions attendent la planète?



AFP - Déjà aux prises avec sept milliards d'humains, les ressources de la terre seront soumises à une tension insupportable lorsque la population passera à 9 milliards en 2050 et seule une révolution dans l'utilisation de l'énergie, l'eau et la terre permettra d'éviter la catastrophe, selon les analystes.

En 1798 déjà, l'économiste britannique Thomas Malthus prévoyait que la capacité des humains à se reproduire dépasserait celle à produire suffisamment de nourriture.

Grâce aux progrès de l'agriculture et à la révolution industrielle, et malgré le doublement de la population mondiale, ces prédictions ne se sont pas réalisées.

Mais l'interrogation subsiste.

Le 31 octobre, la population mondiale aura officiellement franchi le cap des sept milliards d'habitants, soit deux milliards de plus en moins de 25 ans.

Sur six décennies, le taux de fertilité a diminué de moitié à 2,5 enfants par femme aujourd'hui, avec des différences importantes selon les pays.

La population mondiale pourrait se stabiliser à 9, 10 voire 15 milliards de personnes, selon l'évolution de la situation dans les pays en développement connaissant actuellement la plus forte croissance démographique.

Avec l'accroissement de notre espèce, les ressources ont été mises à mal, que ce soit l'eau potable, la richesse des sols et des mers ou les forêts.

Si l'on continue au rythme actuel, il faudra d'ici 2030 une seconde planète pour satisfaire les appétits et absorber les déchets de la nôtre, selon les calculs du réseau Global Footprint Network (GFN, empreinte écologique).

Le charbon, le pétrole et le gaz ont favorisé notre prospérité, mais produisent aussi des gaz à effets de serre modifiant notre climat et mutilant les écosystèmes qui nous nourrissent.

"De la flambée des prix de l'alimentation aux effets pervers du changement climatique, nos économies sont confrontées à la réalité des années de dépenses au-dessus de nos moyens", a souligné le président de GFN Mathis Wackernagel.

Brice Lalonde, le diplomate français coordinateur de la prochaine Conférence de l'Onu sur le développement durable en juin Rio+20 (20 ans après le Sommet de la terre de 1992), le confirmait : "En 2030, avec un milliard de plus sur terre, la question sera comment assurer la sécurité alimentaire et fournir les services essentiels à ce milliard de gens pauvres sans toucher à plus de terre, plus d'énergie et plus d'eau."

Rio+20 sera consacrée, selon lui, aux moyens de créer des villes durables, favoriser les énergies renouvelables, mieux utiliser l'eau potable, gérer les océans de façon durable et mener une agriculture rentable sans abuser des pesticides chimiques.

Pourtant, selon les avocats du développement durable, une action sur le taux de fertilité permettrait de stabiliser la population à huit milliards tout en aidant les pays pauvres à sortir de la pauvreté, réduire la tension sur les ressources naturelles et rendre les humains moins vulnérables aux effets du changement climatique.

Comment faire?

Pour certains experts, la clé se trouve dans le contrôle des naissances, alors que l'Eglise catholique et d'autres groupes religieux y restent farouchement opposés.

La Somalie est l'exemple type des effets des coûts humains d'un pays dont les femmes n'ont pas accès à la contraception, selon le centre de recherche américain Woodrow Wilson.

La population somalienne, en proie à une guerre civile, devrait croître de 10 millions aujourd'hui, avec une moyenne de 7 enfants par famille, à 22,6 millions en 2050 selon les projections. Un tiers des enfants sont victimes de malnutrition grave depuis longtemps, selon l'Unicef.

Pour les économistes, cependant, la solution passe d'abord par la réduction de la pauvreté et l'éducation, en particulier des femmes.

Selon une étude de 2010 la réduction de la fertilité de la Colombie était surtout due à l'augmentation du niveau de vie et seulement pour 10% à l'introduction du planning familial.

Si les études scientifiques se multiplient sur les moyens de réduire la croissance démographique, le sujet reste largement tabou dans les sommets politiques.

Source: France 24

jeudi 20 octobre 2011

Tunisie: Journée mondiale du contrôleur aérien: cap sur l'économie d'énergie

La réduction de la consommation du carburant et des émissions polluantes, est l'un des principaux objectifs ciblés par les contrôleurs aériens réunis, jeudi, à Tunis, pour célébrer la journée mondiale du contrôleur aérien.
Ces objectifs peuvent être atteints, d'après M. Akram Hydri, président du département des études et planification au sein de l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports (OACA), grâce au renforcement du système de gestion du trafic aérien (ATM) par les moyens matériels et humains nécessaires.

Le conférencier, qui présentait une étude sur la "contribution des services de la circulation aérienne à l'économie d'énergie", a cité des exemples d'économie de temps, d'énergie et d'argent grâce à la gestion du trafic aérien tunisien.

Sur une moyenne de 8150 vols transitant par les voies Nord/Sud de l'espace aérien tunisien en 2010, un temps total de 11410 minutes a été gagné, ce qui se traduit par 616 tonnes (T) du carburant et environ 800,000 dinars tunisiens.

Selon l'étude, réalisée par le Centre du Contrôle Régional de Tunis (CCR), ces gains sont les résultats du renforcement du système de gestion du trafic aérien (ATM).

L'ATM repose sur l'appui de la communication (air-sol/ sol-sol), de la navigation à l'intérieur de l'espace aérien tunisien et dans les aéroports et de la surveillance de la circulation aérienne qui est assurée par des équipements radar, a noté M. Hydri.

En Tunisie, la communication air/sol est assurée par des stations situées dans les aéroports et des stations déportées (Centre de contrôle Régional, Ariana, Sidi Zid, Tedjera, Tozeur).

Une autre étude faite par la Tour de Contrôle de Tunis Carthage, a fait montrer que le guidage Radar fait gagner 4 minutes à chaque arrivée aux aéroports. Sur une période de 5 mois, cette technique a permis de gagner, sur 8325 arrivées dont 7660 ont bénéficié d'un guidage Radar, un temps de vol de 30640 minutes, soit 1640 tonnes de carburants (3,2t/h) et 2.132 000 DT.

Lors de cette rencontre, organisée par l'Association Tunisienne de la Circulation Aérienne (ATC), un hommage a été rendu à un groupe de contrôleurs aériens retraités, qui ont été licenciés et emprisonnés depuis 1990 par l'ancien régime, suite à une grève observée, à cette époque, pour revendiquer leur droit à un statut.

Fukushima: que faire du riz contaminé?

La colère monte chez les riziculteurs japonais. Des producteurs ayant leurs rizières dans 8 préfectures restent avec un stock de riz contaminé, évalué à 7.200 tonnes.


Même si elles n’ont pas été citées par les autorités, les régions touchées sont probablement celles de Fukushima, Miyagi, Iwate, Tochigi, Hokkaido, Akita, Yamagata et Ibaraki.

Invendable, ce riz doit être stocké par les agriculteurs dans l’attente d’une solution définitive, a indiqué le 18 octobre le ministère japonais de l’agriculture. Ce qui pourrait prendre quelques temps.

Car, comme le relève The Japan Times, l’archipel ne dispose pas pour le moment de centres de stockage capables d’accueillir ce type de déchets radioactifs.

Au mois de juillet dernier [JDLE], de la viande de bœuf contaminée s’était retrouvée sur les marchés nippons. Selon toute probabilité, ces bovins avaient été nourris avec du foin et de la paille de riz, contaminés par du césium.


Par: Valéry Laramée de Tannenberg

mardi 18 octobre 2011

Baisse de l’activité à Fukushima

Les bonnes nouvelles environnementales sont rares en provenance du Japon. Raison de plus pour ne pas bouder son plaisir. Ainsi donc, lors de son point d’information mensuel, l’exploitant de la centrale accidentée a annoncé que le débit de dose de radiation mesuré sur le site avait sensiblement diminué ces dernières semaines.



Selon le vice-président de Tepco, ce débit atteint désormais 0,2 millisievert par heure (mSv/h), contre 1 mSv/h, il y a un mois.

La compagnie nippone a, de plus, annoncé qu’elle espérait désormais faire accéder à ses 4 réacteurs endommagés au stade d’arrêt à froid avant la fin de l’année. Initialement, Tepco n’estimait pas possible de stabiliser à moins de 100°C la température régnant à l’intérieur des réacteurs accidentés avant la fin du mois de janvier 2012.


Par: Valéry Laramée de Tannenberg

lundi 17 octobre 2011

De l’origine climatique des espèces

Sous l’effet conjugué du réchauffement climatique et de ses conséquences, de l’acidification des eaux et de l’accroissement de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, de nombreuses espèces animales et végétales pourraient voir leur taille diminuer.



Ce n’est pas un scoop: contrairement à l’homme, les animaux et les végétaux s’adaptent, d’ores et déjà, aux conséquences des changements climatiques. Certaines espèces d’oiseaux commencent à modifier leurs destinations de migration. Des poissons tropicaux se rafraîchissent en remontant vers l’Atlantique Nord. Réagissant à l’acidification des eaux marines, des crustacés voient leur taille grandir. Des cultures, comme la vigne, viennent à maturité de plus en plus tôt.

En épluchant la littérature scientifique, deux chercheurs de l’université de Singapour ont tenté de faire le point sur une possible évolution «climatique» des espèces végétales et animales. Publiés dimanche 16 octobre sur le site de Nature Climate Change, leurs résultats sont sidérants.
Pour résumer, la combinaison des principales conséquences du réchauffement climatique (élévation des températures, moindre disponibilité de l’eau, acidification de la mer, accroissement de la concentration du CO2 dans l’atmosphère) aurait tendance à faire rétrécir la taille des plantes et des animaux.
De nombreuses expérimentations, expliquent Jennifer Sheridan et David Bickford, ont permis d’observer une réduction de la taille de mollusques et de coraux vivant dans une eau artificiellement acidifiée.
Dans des serres, dont le chauffage avait été un peu poussé, la biomasse des plantes aériennes et des fruits étaient inférieure de 3 à 17% à celles des mêmes espèces cultivées dans des conditions plus «normales».
Globalement, précisent les deux biologistes, «les études montrent qu’à chaque degré supplémentaire, la taille des corps des invertébrés marins diminue de 0,5 à 4%, celle des poissons de 6 à 22 %, celles des coléoptères de 1 à 3% et de 14% pour les urodèles (les salamandres, ndlr)».
Des observations similaires ont été aussi faites sur les mammifères, les arbres tropicaux, et certains types d’amphibiens (crapauds, grenouilles).
Ces phénomènes ne sont pas véritablement nouveaux. Il y a 55 millions d’années, durant cette période que les scientifiques appellent le «maximum thermique de la transition paléocène-éocène», la température a fortement grimpé en un temps extrêmement court. Conséquence: les paléontologues retrouvent des fossiles de coléoptères, de fourmis, d’araignées ou de guêpes qui ont perdu entre 50 et 75% de leur taille entre le début et la fin de ce violent réchauffement climatique.
Quels sont les mécanismes biologiques d’une telle évolution? Ils sont encore très mal connus. Et tout dépend de ce que l’on étudie.
Les végétaux seront, a priori, satisfaits de pouvoir consommer plus de CO2. Mais leur capacité à absorber plus de gaz carbonique dépend aussi de la disponibilité en eau et des nutriments présents dans le sol. Or, dans de nombreuses régions du globe, la pluie devrait se raréfier, limitant de facto l’appétit des végétaux en carbone. En revanche, ils devront s’adapter à la hausse des températures et à la sécheresse.
Pour les animaux à sang froid (les ectothermes) le niveau de métabolisme est directement dépendant de la température extérieure. En s’en tenant aux dernières projections du Giec[1] (une hausse des températures moyennes allant de 1,1°C à 6,4°C d’ici 2100), David Bickford estime que le niveau de métabolisme des reptiles, par exemple, pourrait s’accroître de 10 à 75%. Or, à moins que ces animaux puissent ingurgiter plus de nourriture (ce qui semble improbable), leur taille devrait se réduire.
Les animaux à sang chaud seront, eux, pénalisés par une réduction des ressources alimentaires disponibles, par un accès plus restreint à de l’eau potable et par la hausse des températures.
L’évolution climatique des espèces peut-elle influer sur l’état de la biodiversité? Probablement, mais les auteurs ne se risquent pas à établir de pronostic. Car, rappellent-ils, nul ne sait encore si les proies rapetisseront au même rythme que leurs prédateurs. Dans le cas contraire, la 6e crise d’extinction, que nous sommes en train de vivre, pourrait être beaucoup plus rapide que prévu.

dimanche 16 octobre 2011

Le gobelet écologique & comestible …

Voici une idée fort originale, des gobelets écologiques que l’on mange après utilisation ! Une solution radicale, encore plus écologique que le recyclage …

Il s’agit d’un gobelet écologique réalisés à partir de Agar agar; un produit gélifiant obtenu à partir d’algues rouges, et de plus comestible … Parfumé à la menthe ou encore au citron, le gobelets pourra donc être mangé après utilisation ou tout simplement jeté pour ce biodégrader sans abimer la nature !

vendredi 14 octobre 2011

Allemagne: le véritable coût de la sortie du nucléaire


Démantèlement des centrales, investissements dans les énergies renouvelables et le réseau, compensation des émissions de CO2… la sortie du nucléaire va coûter cher aux Allemands. Plusieurs instituts se sont penchés sur l’addition.

Question sensible que celle des coûts de la sortie du nucléaire. Car si tous les paramètres montrent qu’elle est techniquement réalisable –développement des énergies renouvelables, maîtrise des émissions de CO2–, il faudra bien financer le déploiement de ces nouvelles technologies. C’est pourquoi, face à la question, le ministère de l’environnement préfère tempérer: «Personne n’est en mesure de dire aujourd’hui comment va évoluer le prix de l’électricité dans les trois ou quatre prochaines années».

Pourtant, de nombreux organismes ont déjà fait les comptes. Et ils sont tous d’accord: la sortie du nucléaire conduira à une augmentation du prix du kilowattheurs. La KfW, l'équivalent allemand de la caisse des dépôts, estime par exemple la facture à près de 250 milliards d'euros. Ce chiffre prend en compte plusieurs éléments: les investissements nécessaires à la réalisation de nouvelles capacités de production, le développement des énergies renouvelables, dont le développement est largement subventionné, l'augmentation des importations d'électricité, le démantèlement des installations existantes… Sur ces mêmes critères, l’agence pour l’environnement (Dena), a également fait ses calculs: elle estime que le prix au kWh augmentera de 4 à 5 centimes (2 ct pour les énergies renouvelables, 1 ct pour le réseau, 1,5 ct pour les énergies fossiles, le reste pour les installations de stockage), ce qui représente pour le consommateur privé une augmentation de 20% de sa facture.

Mais il existe aussi d’importants facteurs d’incertitude, à commencer par le prix des énergies fossiles et des quotas d’émission dans le futur. Des arguments en faveur d’un déploiement rapide des énergies renouvelables, afin de s’affranchir au plus vite des énergies fossiles. C’est pourquoi Hubertus Bardt, de l’Institut de l’économie à Cologne, préfère parler de fourchette. «La facture est difficile à estimer. Les chiffres souvent évoqués vont de 100 à 335 Md€. Pour moi, 100 Md€ est un chiffre sous-estimé. Pour le seul subventionnement de l’énergie solaire, nous en sommes à 80 Md€. 335 Md€ serait plus réaliste». Il poursuit: «A court terme, nous estimons que l’arrêt des 8 centrales nucléaires a conduit à une hausse de 1 centime le kWh». De son côté, l’Institut pour la recherche sur le climat de Potsdam (PIK) évoque également une hausse des prix pour le consommateur: le prix sur le marché spot pourrait se trouver autour de 5,9 ct/kWh en 2015, à comparer avec les 5 ct/kWh payés début 2011.

Mais la véritable inconnue résidera dans la capacité d’acceptation du citoyen allemand. En effet, de nombreux experts estiment que la population, farouchement opposée à l’énergie nucléaire, devrait accepter d’autant plus facilement ce prix à payer qu’il participe à la fin définitive de l’atome. Reste à voir si cela va se passer comme ça. La manœuvre s’annonce serrée pour les prochaines années.

jeudi 13 octobre 2011

Contenants alimentaires: l’Assemblée vote l’interdiction du bisphénol A

L’Assemblée nationale a voté à 346 voix contre 2 l’interdiction du bisphénol A (BPA) dans tout conditionnement à vocation alimentaire à compter du 1er janvier 2014, une décision qui vient clore un long débat sur les risques sanitaires de ce perturbateur endocrinien.
Le BPA est, entre autres, présent dans les bouteilles en plastique et dans les revêtements intérieurs des boîtes de conserve et des cannettes [1]. Dans l’Union européenne, son utilisation est déjà interdite dans les biberons depuis juin dernier, après avoir été suspendue en juillet 2010 en France.


C’est sans surprise que l’Assemblée a voté ce mercredi 12 octobre à une écrasante majorité l’interdiction du bisphénol A. Cette proposition de loi du député Gérard Bapt (Haute-Garonne, groupe SRC [2]) a été soutenue par tous les groupes, y compris l’UMP, le ministre de la santé Xavier Bertrand ayant émis un avis favorable lors de la discussion du texte jeudi dernier. La proposition initiale était d’interdire le BPA à partir du 1er janvier 2012, mais la date a été repoussée, pour laisser le temps d’évaluer les produits de substitution.
Lors de l’examen du projet de loi, Xavier Bertrand avait indiqué vouloir «aller plus loin». Notamment pour les enfants de mois de trois ans, pour qui l’interdiction aura lieu dès le 1er janvier 2013. En pratique, le BPA sera interdit dans les couvercles des petits pots, les assiettes, les gobelets, les couverts, les mixers pour enfants, les boîtes de lait en poudre, etc.

D’ici l’interdiction, le gouvernement envisage un étiquetage sur tout contenant à base de BPA, comportant une mise en garde vis-à-vis des jeunes enfants, des femmes enceintes et allaitantes.

Xavier Bertrand a par ailleurs demandé à l’Anses de lui fournir d’ici fin octobre 2012 un rapport sur les produits de substitution. Toujours en 2012, l’agence va publier un guide sur les moyens de réduire son exposition au BPA. Enfin, une plaquette tirée à 800.000 exemplaires, mettant en garde contre les risques du BPA, va être prochainement distribuée, notamment dans les maternités.
Parmi les artisans de cette décision, le Réseau environnement-santé (RES) s’est félicité du «volontarisme français» dans un communiqué, tout en rappelant que «les regards doivent maintenant se tourner vers la scène européenne où les institutions communautaires ne se distinguent pas par leur volontarisme sur les enjeux des perturbateurs endocriniens».

«Après la loi sur les biberons au BPA, puis l’adoption de la loi Lachaud, qui a interdit trois groupes de perturbateurs endocriniens [3], le vote d’aujourd’hui met le gouvernement français en position et en devoir de faire évoluer la position de la Commission européenne», constate Yannick Vicaire, chargé de mission au RES.

[1] Fin septembre, il a fait l’objet de deux rapports de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui pointait ses risques sanitaires, notamment chez les enfants en bas âge et les femmes enceintes.
[2] Groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
[3] Contre toute attente, et notamment contre l’avis du gouvernement, l’Assemblée nationale a approuvé début mai le projet de loi du député Yvan Lachaud (Gard, Nouveau centre), interdisant les phtalates, les parabènes et les alkylphénols (voir le JDLE http://www.journaldelenvironnement.net/article/surprise-la-proposition-de-loi-sur-les-perturbateurs-endocriniens-votee-a-l-assemblee,23010). Le gouvernement n’a toujours pas inscrit cette proposition à l’ordre du jour du Sénat.

Source: Journal de l'environnement

mercredi 12 octobre 2011

Le ministère de l'environnement bulgare taxe les sacs plastiques

Le ministère de l'environnement bulgare a créé une nouvelle taxe sur la production et la vente de sacs en plastique, pour limiter leur utilisation et réduire leurs effets sur l'environnement, a annoncé lundi 10 octobre le ministère sur son site internet.



La nouvelle taxe, entrée en vigueur le 1er octobre, impose aux industriels et aux commerçants de faire payer leurs clients 0.15 leva (0,07 euro) tous les sacs en plastique contenant plus de 15 microns de polyéthylène qu'ils ont fabriqués ou vendus.

Cette taxe sera de 0,35 leva (0,18 €) à partir du 1er janvier 2012, puis de 0,45 leva (0,21 €) en 2013 et de 0,55 leva (0,27 €) en 2014.

Le but est de réduire l'utilisation de ces sacs en plastique, perçus comme une source de pollution importante dans les grandes villes de Bulgarie, a indiqué le ministère.

En moyenne, près de 1,2 milliard de sacs en polyéthylène sont utilisés en Bulgarie chaque année, d'après les chiffres officiels.

mardi 11 octobre 2011

En 2010, les professionnels ont été moins exposés aux rayonnements ionisants

Les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants dans le cadre de leurs activités professionnelles ont reçu, l’an passé, une dose collective inférieure de 5% à l'année précédente, selon un bilan de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publié mardi 11 octobre.


Conformément au Code du travail, les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants sont soumis à un suivi dosimétrique et à une surveillance médicale renforcée, qu'ils soient salariés ou sous-traitants. Ainsi 330.618 travailleurs ont été surveillés en 2010 par l'Institut, en raison de leurs activités dans le domaine médical ou vétérinaire, dans le domaine nucléaire, dans l’industrie non nucléaire ou dans la recherche. Soit un nombre de travailleurs en augmentation de 3,6% par rapport à 2009. Parallèlement, la dose collective a diminué de 5%.

Dans le détail, 95,8% de la population de travailleurs a reçu une dose annuelle inférieure à 1 millisievert (mSv), la limite fixée pour la population générale par le Code de la santé publique.

Parmi les 13.851 travailleurs ayant reçu des doses supérieures, 1.644 (soit 0,5%) ont reçu une dose supérieure à 6 mSv et 8 une dose supérieure à 20 mSv, la limite fixée pour les travailleurs exposés aux radiations. Ce dernier chiffre est en baisse constante depuis plusieurs années. En 2009, 14 personnes avaient reçu des doses de plus de 20 mSv, 16 en 2008, 22 en 2007, 26 en 2006 et 40 en 2005.

Pour l'IRSN, ces chiffres confirment le bon fonctionnement global du dispositif national de radioprotection des travailleurs.

La répartition des doses est toutefois très inégale en fonction des secteurs d'activité. Les travailleurs du nucléaire, y compris les sous-traitants, représentent 30% de l’effectif total surveillé et reçoivent les doses individuelles moyennes les plus élevées (respectivement 0,36 et 0,51 mSv en 2010).

Dans le domaine médical et vétérinaire, qui regroupe la majorité des effectifs surveillés (61%), la dose individuelle moyenne reste faible (0,1 mSv en 2010). Dans le domaine de la recherche, les doses individuelles sont en moyenne inférieures à 0,1 mSv.

Les cas de dépassement des limites réglementaires (corps entier et extrémités) sont majoritairement rencontrés dans le domaine médical, puis dans celui de l’industrie non nucléaire. Les domaines de la recherche et du nucléaire sont chacun concernés par un cas de dépassement en 2010.

L’analyse des données 2010 montre que si les résultats de la surveillance dosimétrique individuelle de tous les travailleurs exposés sont enregistrés dans le fichier national SISERI, il existe des lacunes dans l’information concernant l’activité précise de ces travailleurs, «qui sont autant de freins à une meilleure connaissance de l’exposition dans certains secteurs». Et le rapport de l’IRSN de préciser qu’«il est impossible, par exemple, de distinguer l’activité de radiologie interventionnelle de celle de la radiologie médicale, ou l’activité de sous-traitance dans l’industrie de celle sur les installations nucléaires».

En ce qui concerne le nombre de cas avérés de contamination interne, il reste faible. En 2010, 15 travailleurs ont eu une dose engagée supérieure à 1 mSv -la dose engagée est la dose délivrée sur toute la durée pendant laquelle le radionucléide est présent dans l’organisme. La plus forte dose engagée enregistrée est égale à 14 mSv.

Enfin, l’exposition à la radioactivité naturelle des personnels navigants a été mesurée. En 2010, le bilan dosimétrique du personnel de l’aviation civile soumis aux rayonnements cosmiques a inclus les données de 19.532 travailleurs de 3 compagnies. Ces doses individuelles sont calculées par les compagnies aériennes, à partir des plans de vols. Conclusion: la dose individuelle moyenne est stable par rapport à 2009 (2,1 mSv). Stable également, le taux (85%) de personnels navigants ayant reçu une dose efficace annuelle supérieure à 1 mSv, la dose individuelle maximale s’élevant à 4,9 mSv.

samedi 8 octobre 2011

Importante marée noire en Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande craint une pollution majeure le long de ses côtes après l'échouage d'un porte-conteneurs libérien.
Le navire menace de se briser et de répandre ses 1.700 tonnes de fioul lourd dans une baie peuplée de mammifères marins, indique le gouvernement néo-zélandais, aujourd’hui 7 octobre.

Le «Rena», d'une capacité de 47.000 tonnes, s'est échoué dans la matinée du 5 octobre dans la baie de Plenty, sur le récif Astrolabe, à quelque 22 kilomètres au large de la ville de Tauranga, sur l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande.

Le carburant qui s'en échappe a déjà formé une nappe de 5 kilomètres de long dans laquelle se sont englués de nombreux oiseaux.


Des avions ont largué des agents dispersants sur la nappe dans l'espoir de la réduire, mais l'opération ne donne aucun résultat. Le fioul risque désormais de souiller le littoral.

Le ministre de l'environnement, Nick Smith, estime que l'avarie du Rena «pourrait devenir la catastrophe écologique maritime la plus grave qu'ait connue la Nouvelle-Zélande depuis des décennies».

Selon le ministère du transport, les autorités s'emploient à pomper les cuves du bateau pour protéger la baie de Plenty. Il s’agit de l'une des destinations touristiques les plus populaires du pays et un havre pour les baleines, les dauphins, les phoques et les pingouins.

«Le problème, c'est que la situation se dégrade et d'après mes informations, il est possible que le navire se brise et coule», a déclaré Steven Joyce, ministre des transports, au journal New Zealand Herald.

Vingt-trois membres de l'équipage se trouvent toujours à bord du bateau, selon le quotidien néo-zélandais. Tous travaillent jour et nuit pour tenter de pomper l'eau qui s'est engouffrée, et transférer le pétrole dans des parties plus sûres du navire. Des craintes s'élèvent sur la sécurité de l'équipage philippin, d'autant que du mauvais temps est attendu au début de la semaine prochaine.

jeudi 6 octobre 2011

Quand le plastique devient or noir

Le pétrole qui fait du plastique, on connaissait. Une entreprise américaine propose l'inverse: transformer du plastique usagé en pétrole. Une nouvelle alchimie, sur le mode du recyclage.



Transformer le plomb en or, vous n’y croyez plus guère. Alors pourquoi pas du plastique en pétrole ? Vadxx, une société américaine basée dans l’Ohio, fait dans la « dépolymérisation thermique ». En clair, elle se charge de récupérer les plastiques non recyclables destinés à la décharge pour les faire revenir à leur état premier : du pétrole brut. « Les plastiques sont faits de pétrole, et Vadxx a trouvé le moyen de créer le pétrole le plus doux du monde (avec une faible teneur en soufre, ndlr) à partir d’une matière qui, sinon, viendrait s’entasser dans les décharges », a déclaré dans un communiqué Jim Garret, le PDG de Vadxx, rapporte le magazine Good.

Pour faire son beurre, Vadxx lorgne notamment sur les pneus usagés, les déchets médicaux ou les fibres synthétiques. Puis elle ajoute de l’huile industrielle usagée, fait chauffer le tout et ainsi produit du gaz et du pétrole. Chacun de ses centres permettrait ainsi d’avaler 10 000 à 14 000 tonnes de déchets par an. C’est toujours mieux que d’aller chasser l’or noir en Arctique, précise Good.

(Air) La Chine en plein dérapage incontrôlé


On savait depuis 2007 que la Chine était le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre anthropiques. Depuis lundi 3 octobre, on sait aussi que l’Empire du milieu a considérablement accru ses rejets, qui atteignent désormais les 9 milliards de tonnes par an!

Seule bonne nouvelle, la Chine réalise des efforts importants. Si l’on en croit les scientifiques et les consultants de The Climate Tracker (TCT, une réunion d’experts de l’Institut de recherche climatique de Postdam, d’Ecofys et de Climate Analytics), le pays devrait tenir ses engagements climatiques, à savoir réduire de 40 à 45% l’intensité carbone de son économie entre 2005 et 2020.

Pour autant, l’empreinte carbone chinoise n’est pas prête de s’alléger. Selon des calculs réalisés par TCT, Beijing devrait accroître ses émissions d’un milliard de tonnes par an. La faute au parc de production d’électricité (au charbon à 70%) et à un développement économique qui frise les 10% de croissance par an.

mercredi 5 octobre 2011

Diversifier les récoltes pour faire face au réchauffement climatique

Les changements climatiques ne sont pas sans conséquences sur le monde agricole. Le réchauffement qui s’annonce pourrait menacer des productions vitales pour les consommateurs.


La sécheresse, les inondations et les parasites sont les principales menaces engendrées par le réchauffement climatique. Or les productions ne sont pas toutes adaptées à ces nouvelles conditions, plus chaudes, plus humides et plus exposées aux parasites. Ce sont pourtant près de 7 milliards d’habitants qui dépendent de l’agriculture. La population mondiale consomme en grande quantité des produits de base désormais vulnérables tels que le blé, le maïs, les bananes ou encore la pomme de terre.

A l’avenir, les producteurs devront davantage investir dans des infrastructures adaptées et dans des systèmes d’irrigation. Mais ils devront aussi et surtout diversifier leurs récoltes. Il sera indispensable de cultiver des produits résistants à ces nouvelles conditions climatiques. La recherche pourra également jouer un rôle important pour identifier les caractéristiques génétiques capables de s’adapter aux conditions plus extrêmes.

Même si les agriculteurs ont toujours su s’adapter aux aléas climatiques, le réchauffement annoncé pourrait avoir lieu plus rapidement que les précédents changements. Selon le directeur du Programme de recherche sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire, Bruce Campbell, l’idéal serait de diversifier les récoltes d’ici 10 ans. Les températures pourraient augmenter de 1,8 à 4 degrés au cours du 21ème siècle.

mardi 4 octobre 2011

Les ONG s’unissent contre l’incinération



Plus de 650 associations présentes dans 90 pays dénoncent aujourd’hui 30 septembre[1] la pratique de l’incinération des déchets, et en particulier l’affectation de fonds publics destinés à lutter contre le changement climatique au profit de l’incinération et de la mise en décharge.

En France, des tarifs de rachat préférentiels de l’électricité issue de l’incinération et des taux de TVA réduits sur la chaleur issue de l’incinération et du stockage de déchets sont en vigueur[2]. Le gouvernement considère que ces avantages sont alloués à une forme d’énergie propre et renouvelable. La fraction biodégradable des déchets ménagers est en effet reconnue comme source d’énergie renouvelable par l’Union européenne depuis 2001.

Les incinérateurs produisent en moyenne 1,819 mégawattheure (MWh) d’énergie primaire par tonne de déchets brûlée, soit 0,156 tonne équivalent pétrole (tep). Mais la part d’énergie vendue, après transformation en chaleur ou électricité, est plus réduite, en raison de l’autoconsommation ou de l’absence de valorisation sur certains sites. Sur les 130 incinérateurs français, 112 valorisent l’énergie des déchets (97% du tonnage incinéré)[3]. Et produisent 13 térawattheures par an. 27 usines ont une capacité annuelle d’incinération inférieure à 50.000 tonnes, et 25 usines, avec une capacité annuelle supérieure à 150.000 tonnes, traitent environ la moitié de la quantité annuelle incinérée en France, selon l’Ademe.

Pour les Amis de la terre, le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid) et la Fondation France Libertés, ces aides sont néfastes car elles soutiennent une énergie «sale» et devraient être abolies. «En détournant ces flux d’argent public vers l’incinération et la mise en décharge, les autorités poursuivent la promotion de deux sources d’énergie qui freinent non seulement la réduction et le recyclage des déchets mais aussi le développement des énergies renouvelables, un secteur dans lequel la France est très en retard», expliquent les ONG dans un communiqué du 30 septembre.

Si l’incinération a mauvaise réputation auprès de l’opinion publique, c’est que ce mode de traitement a été responsable, par le passé, d’émission de dioxines pouvant causer des cancers. Aujourd’hui, les pouvoirs publics insistent sur le fait que les incinérateurs français respectent tous les normes établies (voir le JDLE), et que l’énergie produite par les incinérateurs représente une opportunité à saisir pour limiter les gaz à effet de serre (le méthane notamment) et développer les énergies renouvelables.

Mais de nombreuses incertitudes planent toujours sur les impacts sanitaires de l’incinération. D’autre part, cette filière émettrait, chaque année en France, l’équivalent en CO2 de 2,3 millions de voitures, selon les associations. Le stockage est quant à lui «un fort producteur de méthane, un gaz participant activement au réchauffement climatique», explique Delphine Lévi Alvarès, chargée de mission au Cniid.

Dans le reste du monde, les multinationales qui ont développé ces modes de traitement les exportent aujourd’hui dans les pays en développement en profitant de financements liés à la lutte contre le changement climatique. «Via notamment le mécanisme de développement propre (MDP) -dont l’objectif est d’aider les pays riches à limiter leurs émissions de CO2 en finançant des projets à moindre coût dans les pays du Sud- on encourage les pays pauvres à industrialiser leurs modes de traitement des déchets (incinérateurs, décharges), à un coût social, environnemental et économique insupportable», regrette Anne-Laure Wittmann, des Amis de la Terre.

Une bactérie primitive capable de produire du carburant pour fusées


Une équipe néerlandaise a démontré comment une bactérie primitive a développé un cocktail de protéines capable de produire naturellement une substance utilisée comme carburant dans les fusées.

Voici quelques années, la bactérie Kuenenia stuttgartiensis avait déjà époustouflé les biologistes lorsqu'ils avaient découvert qu'elle savait convertir l'ammonium, un polluant contenu dans l'eau, en azote gazeux, sans avoir recours à l'oxygène.

Ce type de bactéries, dites "annamox", pourraient produire 30 à 50% de l'azote de l'atmosphère terrestre et intéressent vivement les océanologues, climatologues et spécialistes du traitement des eaux usées. Ces derniers les utilisent d'ailleurs désormais dans les stations d'épuration.

L'équipe du Pr Mike Jetten, microbiologiste à l'Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas), vient d'expliquer comment K. stuttgartiensis utilisait également l'ammonium pour produire de l'hydrazine (N2H4), un composé chimique utilisé comme carburant dans les fusées.

"Y parvenir n'a pas été facile. Nous avons dû utiliser un grand nombre de nouvelles méthodes expérimentales. Mais nous avons fini par isoler le mélange de protéines responsables de la production d'hydrazine, une mixture d'un rouge ravissant", explique le Pr Jetten dans un communiqué.

"Au début nous n'avons pas réussi à produire de l'hydrazine. Il a fallu que nous rajoutions une protéine supplémentaire qui +capture+ le carburant, et maintenant ça fonctionne", ajoute le chercheur qui publie sa découverte dimanche dans la revue scientifique Nature.

"La Nasa était curieuse de savoir comment on pouvait faire du carburant pour fusées à partir de composés azotés, qu'on trouve en grandes quantités dans l'urine par exemple", poursuit Mike Jetten. "Malheureusement, on n'en produit que de petits volumes, pas de quoi envoyer une fusée sur Mars", tempère-t-il.

Les biologistes néerlandais sont actuellement en train d'étudier plus précisément la structure du cocktail de protéines utilisé par la bactérie et espèrent pouvoir ainsi doper sa production.

L'hydrazine est également utilisée dans des piles à combustibles développées par le constructeur automobile japonais Daihatsu, une technique qui a l'avantage de ne pas nécessiter de métaux rares et coûteux, comme le platine.

Source: France 24

Chine: un militant écologiste défie les autorités pour sauver un lac pollué


Wu Lihong, un éminent militant écologiste chinois, plonge ses mains dans une épaisse couche de résidus et de mousse verte toxiques flottant sur l'un des plus vastes lacs d'eau douce de Chine.

Voilà deux décennies qu'il mène une bataille pour nettoyer le lac Taihu, troisième plus important du pays, à la frontière des provinces du Jiangsu et du Zhejiang (est).

Le site aux magnifiques paysages a été massivement contaminé par une algue causée par le rejet de déchets non traités et de hautes concentrations en azote.

La mobilisation de M. Wu en faveur du lac Taihu lui a déjà valu trois ans de prison. Il assure que l'eau continue de "puer" en raison de la pollution. Ce Chinois âgé de 43 ans se fait appeler le "gardien du lac Taihu".

"Il n'y a pas d'endroit en Chine qui ne soit pas contaminé. Il n'y a pas d'endroit en Chine qui soit propre", affirme-t-il, alors que les trois quarts des cours d'eau et lacs sont pollués dans le pays selon des ONG.



Le lac Taihu se trouve dans l'une des régions les plus riches de la Chine, autrefois connue comme la "terre des poissons et du riz". C'est toujours une source d'eau potable pour la région densément peuplée.

Mais après trois décennies de croissance économique très rapide et à cause de l'application laxiste des lois de protection de l'environnement, le lac est fortement contaminé par les déchets toxiques provenant des usines et des fermes environnantes.

M. Wu, qui se souvient qu'il nageait dans son enfance dans le lac Taihu, a commencé sa campagne pour nettoyer l'eau à la fin des années 1980.

Cet ancien commercial spécialisé en matériel d'ingénierie a payé un prix élevé pour sa croisade, perdant son emploi en 2001 et étant envoyé en prison quelques années plus tard, après avoir fortement irrité les responsables locaux.

Plutôt corpulent autrefois, il a maigri et ses cheveux noirs sont devenus poivre et sel, un changement qu'il attribue à sa période d'emprisonnement.

"Il n'y a que quelques personnes comme moi pour se rebeller. Mais je n'ai pas peur", affirme M. Wu, qui a été emprisonné en 2007 officiellement pour "extorsion".

Il a toujours clamé son innocence en affirmant qu'il avait été piégé par le gouvernement de sa ville natale de Yixing, désireux de protéger l'industrie locale en plein essor en lui épargnant les contrôles de pollution.

Peu après son arrestation, la prolifération d'algues toxiques s'était aggravée dans le lac Taihu, faisant les gros titres de la presse.

Plus de 2,3 millions d'habitants de la ville de Wuxi, qui comme la commune de Yixing donne sur le lac, avaient été privés d'eau du robinet.

Les partisans de M. Wu avaient affirmé que la pollution toxique, qui a recouvert des grandes parties du lac d'un vert glauque, aurait dû conduire à la libération du militant.

Mais celui-ci n'a finalement été libéré que l'année dernière. Les policiers lui ont immédiatement ordonné de rester tranquille. Ou bien "nous allons vous faire disparaître", ont-ils prévenu.
Depuis sa maison à la campagne est constamment surveillée par des caméras de sécurité, il est systématiquement suivi quand il sort et il n'est pas autorisé à travailler.

Mais Wu Lihong affirme qu'il n'est pas découragé, surtout après avoir découvert que la qualité de l'eau du lac Taihu ne s'est que peu améliorée au cours de son incarcération, malgré les efforts du gouvernement pour sévir contre les usines environnantes.

Dans son rapport annuel 2010 sur la qualité de l'eau du pays, le ministère chinois de défense de l'environnement a attribué la note la plus basse au lac Taihu.

Wu accuse les responsables locaux de protéger les patrons des usines, qui se soustraient aux contrôles en déversant des polluants de nuit ou en se débarrassant d'eaux contaminées dans des tranchées creusées à la hâte.

Source: France 24

lundi 3 octobre 2011

Installation d'éoliennes offshore flottantes en France



Lundi 11 juillet, le ministère de l'écologie a lancé un appel d'offres concernant la construction et l'exploitation de champs d'éoliennes offshore sur la façade maritime Nord-Ouest. Les installations sont prévues pour être mises en service entre 2015 et 2020. Ce projet s'inscrit dans le cadre du Grenelle de l'Environnement de 2009 qui a inscrit l'objectif d'atteindre 23 % d'énergies renouvellables d'ici 2020. Cet appel d'offres permettra de mettre en service 1200 éoliennes offshore d'ici 2020, ce qui correspond à une puissance de 6 GW, soit la consommation de 3,5 % de la population.

L'implantation maritime permet d'augmenter l'efficacité de l'éolienne car la puissance fournie de cette dernière est corrélée à la vitesse du vent. La mer est donc un emplacement de choix car le vent ne supporte aucun obstacle et est donc plus fort. Ainsi une éolienne offshore peut fournir jusqu'à 6 MW, ce qui est deux fois supérieur à ce qu'une éolienne terrestre offre. De plus, les parcs éoliens sont quelque fois accusés de "défigurer" le paysage terrestre et d'entraîner une pollution sonore importante. L'installation en pleine mer permet donc de pallier la coexistence parfois difficile avec des riverains.

Ainsi, même si l'installation d'éoliennes offshore est plus coûteuse, elles semblent disposer d'avantages qui leur assurent un meilleur développement sur le long terme.

Sur les côtes océaniques françaises, la profondeur croit très vite dès que l'on s'éloigne des rivages. Dans ces conditions le coût d'implantation des parcs éoliens offshore atteint très vite des sommets. Pour répondre à l'appel d'offres lancé en 2011, les éoliennes flottantes constituent donc une alternative intéressante et crédible. Mais soumises conjointement aux contraintes hydrodynamiques et aérodynamiques, la conception de ces aérogénérateurs est complexe et fait encore l'objet de nombreuses recherches et optimisations à l'instar de celles qui sont poursuivies à l'école centrale de Nantes.

Les émissions mondiales de CO2 ont bondi de 5,8 % en 2010 (JRC, Commission européenne)


Mercredi 21 septembre 2011, le Centre de recherche conjoint (JRC, selon l'acronyme anglais) de la Commission européenne a publié un rapport sur la tendance de long terme des émissions de CO2. En 2010, les émissions mondiales de CO2 ont bondi de 5,8 % par rapport à 2009 pour atteindre un nouveau record à 33 milliards de tonnes.

"Une croissance économique continue des pays en développement et l'amélioration de la situation économique des pays industrialisés sont les principales raisons", expliquent les chercheurs, précisant que "la plupart des économies majeures ont contribué à la hausse, et notamment la Chine, les Etats-Unis, l'Inde et l'Union européenne". Seul bémol, les émissions européennes restent inférieures au niveau d'avant crise : 4 milliards de tonnes en 2010, contre 4,7 milliards en 2007.

Globalement, "'amélioration de l'efficacité énergétique, le recours au nucléaire et la contribution croissante des énergies renouvelables ne compensent pas la croissance mondiale de la demande énergétique et en matière de transport qui est la plus forte dans les pays en développement", explique le JRC.

Selon le rapport, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 45 % entre 1990 et 2010. S'agissant du protocole de Kyoto, le JRC estime que, bien qu'il y ait des évolutions différentes selon les pays industrialisés considérés, l'objectif global de réduction de 5,2 % d'ici 2012 des émissions des pays soumis au protocole sera atteint.

Source: Actu Environnement

dimanche 2 octobre 2011

L'encre des cartons d'emballage contamine nos aliments

Les aliments conditionnés dans les emballages en carton absorbent les substances chimiques des encres contenues dans ces emballages, selon des tests réalisés par l'association UFC Que Choisir. Quelle est la proportion de produits contaminés ? Quels sont les risques ?

Nos cartons alimentaires seraient-ils toxiques ? Pas en eux-mêmes semble-t-il. En revanche les substances chimiques contenues dans les encres utilisées par les industriels de l’agroalimentaire sont pointées du doigt par l’association UFC Que choisir. Suite aux résultats de tests réalisés en Allemagne et en Suisse, celle-ci a décidé d’effectuer ses propres analyses en France. Résultat : les aliments contenus par ces emballages en carton seraient fortement contaminés par la migration des encres d’imprimerie… vers leur contenu.

« Sur les 20 produits testés, 14 contiennent des niveaux préoccupants d’huiles minérales provenant des encres de ces emballages en carton », signale l’association. En outre, « deux produits, le couscous graine Tipiak et la chapelure Leader Price contiennent respectivement 50 et 10 fois la dose maximale recommandée ». Cette dernière, déterminée par l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), se situe à 0,6 mg/kg. Quant aux huiles aromatiques, elles ont également été retrouvées dans ces aliments.


Substances chimiques dans les aliments : que risque-t-on ?

Ces résultats « sont loin d’être anodins ». En effet, ces composés chimiques pourraient présenter un danger pour la santé. Aucune étude n’a démontré à ce jour la toxicité des huiles minérales saturées chez l’homme mais « les données sur les animaux sont particulièrement préoccupantes » souligne l’association. Elles peuvent en effet provoquer des dommages au foie, au cœur et aux ganglions lymphatiques. De leur côté, les huiles aromatiques de la famille des hydrocarbures aromatiques polycycliques sont classées comme cancérigènes, tératogènes (c’est-à-dire qu’ils provoquent des malformations du fœtus) et immuno-dépresseurs…

Il ne s’agit pas d’un phénomène marginal. Ces huiles minérales, en effet, se retrouvent dans 75 % des produits testés : pâtes alimentaires, riz, couscous, chapelure, sucre en poudre… L’union des consommateurs demande par conséquent « de définir sans plus attendre une réglementation sur les huiles minérales garantissant l’absence de dérivés pétroliers dans les aliments ». De plus, par mesure de précaution, elle « exige que les professionnels utilisent des encres végétales ou à faible (taux de) migration ».