Les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants dans le cadre de leurs activités professionnelles ont reçu, l’an passé, une dose collective inférieure de 5% à l'année précédente, selon un bilan de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publié mardi 11 octobre.
Conformément au Code du travail, les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants sont soumis à un suivi dosimétrique et à une surveillance médicale renforcée, qu'ils soient salariés ou sous-traitants. Ainsi 330.618 travailleurs ont été surveillés en 2010 par l'Institut, en raison de leurs activités dans le domaine médical ou vétérinaire, dans le domaine nucléaire, dans l’industrie non nucléaire ou dans la recherche. Soit un nombre de travailleurs en augmentation de 3,6% par rapport à 2009. Parallèlement, la dose collective a diminué de 5%.
Dans le détail, 95,8% de la population de travailleurs a reçu une dose annuelle inférieure à 1 millisievert (mSv), la limite fixée pour la population générale par le Code de la santé publique.
Parmi les 13.851 travailleurs ayant reçu des doses supérieures, 1.644 (soit 0,5%) ont reçu une dose supérieure à 6 mSv et 8 une dose supérieure à 20 mSv, la limite fixée pour les travailleurs exposés aux radiations. Ce dernier chiffre est en baisse constante depuis plusieurs années. En 2009, 14 personnes avaient reçu des doses de plus de 20 mSv, 16 en 2008, 22 en 2007, 26 en 2006 et 40 en 2005.
Pour l'IRSN, ces chiffres confirment le bon fonctionnement global du dispositif national de radioprotection des travailleurs.
La répartition des doses est toutefois très inégale en fonction des secteurs d'activité. Les travailleurs du nucléaire, y compris les sous-traitants, représentent 30% de l’effectif total surveillé et reçoivent les doses individuelles moyennes les plus élevées (respectivement 0,36 et 0,51 mSv en 2010).
Dans le domaine médical et vétérinaire, qui regroupe la majorité des effectifs surveillés (61%), la dose individuelle moyenne reste faible (0,1 mSv en 2010). Dans le domaine de la recherche, les doses individuelles sont en moyenne inférieures à 0,1 mSv.
Les cas de dépassement des limites réglementaires (corps entier et extrémités) sont majoritairement rencontrés dans le domaine médical, puis dans celui de l’industrie non nucléaire. Les domaines de la recherche et du nucléaire sont chacun concernés par un cas de dépassement en 2010.
L’analyse des données 2010 montre que si les résultats de la surveillance dosimétrique individuelle de tous les travailleurs exposés sont enregistrés dans le fichier national SISERI, il existe des lacunes dans l’information concernant l’activité précise de ces travailleurs, «qui sont autant de freins à une meilleure connaissance de l’exposition dans certains secteurs». Et le rapport de l’IRSN de préciser qu’«il est impossible, par exemple, de distinguer l’activité de radiologie interventionnelle de celle de la radiologie médicale, ou l’activité de sous-traitance dans l’industrie de celle sur les installations nucléaires».
En ce qui concerne le nombre de cas avérés de contamination interne, il reste faible. En 2010, 15 travailleurs ont eu une dose engagée supérieure à 1 mSv -la dose engagée est la dose délivrée sur toute la durée pendant laquelle le radionucléide est présent dans l’organisme. La plus forte dose engagée enregistrée est égale à 14 mSv.
Enfin, l’exposition à la radioactivité naturelle des personnels navigants a été mesurée. En 2010, le bilan dosimétrique du personnel de l’aviation civile soumis aux rayonnements cosmiques a inclus les données de 19.532 travailleurs de 3 compagnies. Ces doses individuelles sont calculées par les compagnies aériennes, à partir des plans de vols. Conclusion: la dose individuelle moyenne est stable par rapport à 2009 (2,1 mSv). Stable également, le taux (85%) de personnels navigants ayant reçu une dose efficace annuelle supérieure à 1 mSv, la dose individuelle maximale s’élevant à 4,9 mSv.
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