mardi 25 octobre 2011

Encore 10 ans pour stabiliser le climat

Une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que les climatologues ont bien raison lorsqu’ils proclament que le climat se réchauffe. Deux années durant, une dizaine de climatologues, statisticiens et physiciens américains (dont le prix Nobel 2011, Saul Perlmutter) ont compilé 1,6 milliard de relevés de température de surface produits (parfois depuis 1800) par 39.000 stations météo réparties sur la planète. Jouant le jeu jusqu’au bout, les membres du Berkeley Earth Surface Temperature (Best) ont aussi pris en compte certaines des critiques lancées par les climato-sceptiques, comme le fait que la chaleur produite par les agglomérations pouvaient biaiser les relevés de température ou que certaines stations ne produisaient que des données de piètre qualité.
Résultat de ce travail d’Hercule: les températures de surface s’échauffent bien et dans les mêmes proportions que ce qu’on déjà montré les études reprises par le Giec[1].


En gros, la température moyenne a grimpé de 1°C depuis un demi-siècle. «Notre plus grande surprise, avoue Richard Muller (université de Californie), le coordonateur du programme, c’est que malgré la prise en compte des biais potentiels suggérés par les sceptiques, nous trouvons des résultats très proches de ceux produits, avec moins de données, par les précédentes équipes américaines et britanniques.»

Autre détail: l’étude a, en partie, été financée par Bill Gates, mais surtout par la fondation Charles Koch, un milliardaire américain connu pour ne pas croire à la réalité des changements climatiques.

Non encore publiée dans une revue à comité de lecture, l’étude devrait être prochainement complétée par un méticuleux épluchage des relevés des températures marines. Ce qui permettra de disposer d’un audit global et indépendant du Global Warming.

La mauvaise nouvelle est que le changement climatique ne sera pas facile à maîtriser, si l’on en croit une étude, publiée le 23 octobre par Nature Climate Change. Réalisée par une équipe européenne, elle estime qu’il faudrait stabiliser (avant de les réduire massivement) nos émissions à 44 milliards de tonnes équivalent CO2 d’ici 2020 pour avoir de bonnes chances de limiter à 2°C le réchauffement climatique: objectif politique fixé lors du sommet de Copenhague.

En 2050, nos émissions collectives ne devraient pas dépasser les 20 Mdt équivalent CO2. Ce qui n’est pas gagné. L’an passé, les rejets anthropiques de gaz à effet de serre ont atteint les 48 Mdt. Et sans réel effort immédiat de réduction de notre empreinte carbone, ils devraient atteindre les 56 Mdt équivalent CO2 en 2020. Très loin de la tendance à suivre.

Egalement mise en ligne, dimanche, par Nature Climate Change, une étude britannique souligne qu’au rythme actuel d’émission, les 2°C pourraient être atteints entre 2040 et 2060, et non 2100, comme espéré par les congressistes de Copenhague.

[1] Giec : Groupe international d'experts sur le climat

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