lundi 26 septembre 2011

Pollution azotée dans le Pacifique



La Bretagne ne serait pas la seule à souffrir des nitrates.

Selon une étude publiée dans la revue Science Today et basée sur 30 années de données, les niveaux de nitrate seraient en plein essor en mer de Chine, au large du Japon et de la péninsule de Corée. Les scientifiques attribuent ce pic de nitrate aux pollutions azotées et souhaitent alerter sur le fait que cette pollution, atmosphérique à la base, pourrait avoir des conséquences néfastes sur toute l’écologie marine, en provoquant des phénomènes de blooms algaux ou en appauvrissant en oxygène les océans.

Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques américains et sud-coréens ont analysé des échantillons d’eau prélevés entre les années 1980 et 2000 sur 4 sites différents répartis sur la côte est de la Chine, soit la mer Jaune, la mer du Japon et l’est de la mer de Chine. Ils ont relevé les taux d’azote et de phosphate à différentes profondeurs, puis ils ont comparé ces concentrations océaniques avec celles de l’atmosphère.

Ainsi les concentrations en nitrate dans cette région ont quadruplé en 25 ans. L’actuelle concentration serait 30 fois supérieure à celle du golfe du Mexique. Les chercheurs ont montré que si la pollution azotée a augmenté, les océans de la région se sont également enrichis en azote au détriment des phosphates. Cette évolution dans la composition des substances nutritives disponibles pourrait favoriser les organismes marins préférant les environnements riches en azote et pauvres en phosphate.

Etonnés par le fait que de si larges zones soient affectées par cette pollution, les scientifiques ne veulent pointer du doigt aucun pays en particulier mais font remarquer que la zone étudiée se situe le long de la Chine. Pendant toute la période qu’a duré l’étude, la région a connu un fort développement économique ainsi qu’une augmentation importante de sa population, particulièrement en Chine, ce qui a entrainé une augmentation de la pollution azotée due au dioxyde d’azote provenant des carburants et à l’agriculture.

Actuellement les scientifiques essaient de mettre en place, à l’échelle du globe, un réseau de capteurs mesurant en continu l’impact de la pollution atmosphérique sur les nutriments des océans, tout en évaluant leur acidification et les stocks d’oxygène.

«Il est navrant de constater que ces données manquent cruellement pour les océans du monde entier», explique James Galloway de l’université de Charlottesville en Virginie. Un suivi dont pourrait bénéficier la Bretagne par exemple...

Environnement Plus

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire